M&T _ 5. Bataille rangée

 Le scénario "Mousquets & Tomahawks" du mois d'août sera une bataille rangée - même si la règle est prévue pour les escarmouches -.

La bataille de Sainte Foy en avril 1760 va nous servir de base pour cet affrontement. Cette bataille présente une supériorité numérique des forces française, une victoire française, mais sans lendemain par faute de capacité stratégique du Royaume de France qui ne parvient pas à mener un siège et surtout à envoyer de véritables renforts.

L'idée n'est pas de rejouer la bataille (10 000 hommes), mais de s'en inspirer pour passer un moment agréable avec des effectifs adaptés à la règle.

Pour l'ordre de bataille, le site mémoriel du gouvernement canadien propose des chiffres et un positionnement des troupes pour les Français et les Britanniques.

Je conserve les mêmes proportions que je divise par 100 et multiplie par 2. Je fais des paquets de 10 figurines pour constituer une unité et je leur donne un officier, un drapeau et un tambour gratuitement. Cela me donne;

Pour les Français: 
- un commandant en chef (chevalier de Léry).
- 20 troupes de marine (2 unités) + 2 officiers.
- 60 fantassins de ligne (6 unités) + 6 officiers.
- 60 miliciens (6 unités) + 6 officiers (placés en réserve, c'est à dire que si le Français les utilise, c'est qu'il concède avoir perdu la bataille).
- 1 pièce d'artillerie.
+ des tambours et des drapeaux pour le côté esthétique (mais qui s'ajoute à l'effectif de l'unité et donc apporte un moral supérieur).

Pour les Britanniques:
- un commandant en chef (James Murray).
- 60 fantassins de ligne (6 unités) et 6 officiers.
- 3 pièces d'artillerie.
+  des tambours et des drapeaux pour le côté esthétique (mais qui s'ajoute à l'effectif de l'unité et donc apporte un moral supérieur).

Le déroulé de la bataille est classique pour l'époque de la guerre en dentelles: épuisement de l'adversaire par le tir, suivi de charges à la baïonnette.
"Lors des batailles rangées du 18 ème siècle, les adversaires déployaient leurs troupes en lignes – deux ou trois de profondeur – et échangeaient des volées de balles jusqu’à ce que l’un ou l’autre engage une charge à la baïonnette. Mais au nord du champ de bataille, près du moulin Dumont situé sur le chemin Sainte-Foy, les combats sont particulièrement violents. Avec ses murs épais et sa hauteur de 10 mètres, le moulin constitue un lieu stratégique convoité. Les grenadiers français s’empressent de l‘occuper dès le début de la bataille, mais ils sont vite délogés par l’infanterie légère britannique. Les troupes du régiment de Béarn reprennent ensuite le moulin d’assaut pour être repoussées par les grenadiers du 35e régiment d’infanterie britannique."

J'ai trouvé une carte décrivant la bataille sur le site de l'Encyclopédie canadienne.




Pour les décors, une grande plaine bordée par le St Laurent, une église en ruine, le moulin Dumont et un grand bâtiment en pierre (au nord du champ de bataille), trois redoutes britanniques (inoccupées) au sud du champ de bataille et quelques arbres (à l'ouest du champ de bataille) devaient suffire pour nous mettre dans l'ambiance.


Comme bien souvent, les cartes ne sont pas toutes concordantes (surtout quand elles illustrent des récits d'auteurs qui n'ont pas le même point de vue et/ou la même nationalité).




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Pour les décors, - à la fin du mois d'avril 1760 - (je ne connais pas la météo québécoise), je suis parti pour mettre des feuilles "vertes-tendre" sur les arbres (les récits d'époque évoquent encore la présence de neige dans les zones ombragées, les bas fond et les fossés). Les cultures et prairies qui ont passé l'hiver sous la neige sont considérées comme du terrain boueux classé "zone accidentée". Les trois redoutes en pierre sont de simples murets, protégés par un petit retour sur les côtés. 
Malheureusement je n'ai pas de figurines d'officier à cheval - ni Français, ni Britannique - (pour les escarmouches dans le wilderness ce n'était pas forcément nécessaire). Pour bien distinguer les officiers, je vais leur mettre un socle de couleur.

Je ne prends que les cartes des troupes régulières françaises et britanniques, mais aussi les artilleries. Les troupes irrégulières françaises ne seront ajoutées par le joueur français que s'il accepte de "perdre la bataille".

C'est le joueur britannique qui ouvre les hostilités et doit avancer sa ligne vers les Français.
"Murray est impatient et plutôt que d'attendre l'ennemi, il laisse sa position avantageuse et ordonne une attaque. Le cœur de l'armée française est toujours en marche et le général veut attaquer avant qu'il ne puisse se former".
"En faisant ainsi avancer ses hommes sous le rayon du tir des canons, il ne peut plus utiliser son artillerie et perd un avantage tactique considérable."

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"L'armée française est encore en marche".

Les troupes de Marine sont au centre du dispositif français.

Une unité française s'approche rapidement du Moulin Dumont.

À droite de la route de Ste Foy, les Légers britanniques ont le même objectif et se dirigent vers le moulin Dumont.

Les Légers Britanniques sont reconnaissables à leur couvre chef bien particulier.

Le 28th prend la route de Sillery.


Comme il n'y a pas beaucoup de cartes (Réguliers et Artillerie), les horloges arrivent très rapidement.
La première carte jouée est une artillerie britannique.

Trois tirs sur les colonnes française en cours de déploiement.
Cela provoque une véritable hécatombe sur les Français ( respectivement: trois, six et quatre pertes), mais ils tiennent au moral.

La première action du Français sera de se mettre en ligne et en ordre serré.
La seconde sera d'employer son artillerie sur la colonne du 28th qui se dirige vers Sillery.


6 pertes sur un tir, c'est vraiment mortel ! Le moral est bon aussi du côté britannique.

Quand les Britanniques parviennent à 16"des lignes françaises, ils sont accueillis par des tirs de salves (efficacité "zéro", comme le résultat qu'il faut faire au dé...).

Au test de moral, par contre, du fait du terrain accidenté, les Britanniques réagissent plutôt mal (deux replis).

Le drapeau du Régiment de Guyenne flotte au moulin Dumont.


Le Régiment du Languedoc se débarrasse par un tir de salve du 28th. (la photo a été prise trop tard !).

Nouvelle salve de l'artillerie britannique, avec un résultat moins sanglant sur les lignes.

la situation est confuse. Les Britanniques en dehors des terrains accidentés sont plutôt efficaces au tir.
Les Légers britanniques arrivent sur le moulin Dumont.

Des échanges de feu ont lieu sur ce point précis, autour de ces points hauts.

Les lignes britanniques sont sorties des terrains accidentés. Ils peuvent désormais se former et faire des tirs de salve.

Pendant que la ligne principale française délivre un feu sur la ligne Britannique, les hommes du Languedoc se placent pour prendre en enfilade le 78th Scott.

Un tir de l'artillerie française fait deux pertes chez les Écossais du 78th, mais ces derniers tiennent au moral.

Les échanges de tir se poursuivent. Le 78th est ébranlé, le 60th est ébranlé et en fuite.

Le Royal-Roussillon se met en colonne et s'élance sur la route de Sallery en direction de Québec.

Sur l'aile gauche française, le situation est plus confuse.
Les échanges de feu ne se font plus par salve. Les soldats visent et tuent.

Les Français se préparent à lancer un corps à corps.

Les Légers ont réussi à refouler les hommes du Régiment de Guyenne du moulin Dumont.

Le  60th est en fuite. Il ne reste que la moitié des hommes du 48th.
Le 78th est mal en point avec deux unités françaises fraîches, prêtes à en découdre.
Les Légers britanniques sont "maître du moulin" mais à portée d'une contre offensive française.

Murray se résout à faire sonner la retraite pour éviter une cuisante défaite.
Ça tombe bien le Français allaient jouer la carte moral britannique.

23 pertes côté Français.

32 pertes dont 1 officier côté Britannique.

à comparer avec le résultat historique...

Commandants
François G. de LévisJames Murray
Forces en présence
2 600 soldats
2 400 miliciens
900 Amérindiens
3 800 soldats
27 canons
Pertes
193 morts
640 blessés
259 morts
829 blessés
53 prisonniers
27 canons perdus


Le champ de bataille en fin de partie (sans les nuages de poudre noire).

Les Miliciens de Québec et Montréal n'ont pas été activés. Ils se sont tenus sagement en réserve dans les bois.

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